Les 4 accords Toltèques, Don Miguel Ruiz

 

Ce livre se présente comme un guide destiné à nous ramener au cœur de ce que nous sommes vraiment : Des êtres d'amour. Malheureusement nos sociétés actuelles nous apprennent à aimer sous conditions et cela nous conduit au rejet, de soi, des autres.

Le postulat de départ de l'auteur est que nous sommes tous soumis par notre éducation à un processus de domestication. Nos éducateurs nous transmettent des vérités auxquelles nous donnons  notre accord, alors nous les inscrivons dans notre Livre de Lois, puis nous utilisons deux avatars intérieurs : Le Juge et la Victime pour juger nos actes en fonction de ce Livre de lois et pour nous punir quand nous agissons différemment des lois qui y sont édictées. La culture Judéo-chrétienne culpabilisante entretient encore aujourd'hui cet état d'être.

Les 4  accords développés dans ce livre, nous viennent d'une sagesse ancestrale d’Amérique centrale, qui au fil du temps a été perdue, oubliée, cachée, pour renaître aujourd'hui dans une société en quête de sens et permettent de remettre en cause l'existence même du Juge, de la Victime et du Livre des lois.

 

Le 1er Accord : Que votre Parole soit impeccable

Tout d'abord il est essentiel de rappeler quel est le sens du mot impeccable, étymologiquement le mot impeccable vient du latin pecare qui signifie péché et du radical im- signifiant sans. Le mot péché, est aujourd'hui assorti d'une forte connotation religieuse et morale, ici Don Miguel Ruiz l'entend dans un sens plus ancien encore qui veut dire faire quelque chose contre soi-même.

Cet accord peut donc être traduit par : que votre parole n'aille jamais contre vous-même.

L'auteur nous explique que la parole est en fait un pouvoir magique d'une force immense, il ne dépend que de nous de l'utiliser pour jeter de mauvais sort ou de belles bénédictions. 

Cet accord nous pousse à nous demander quelles sont les motivations des paroles que nous exprimons. Ont-elles pour but d'aider l'autre ? ou d'exprimer un sentiment négatif (la colère, la jalousie,...). La parole peut se transformer en poison et chaque fois que nous l'utilisons comme telle, ce poison nous atteint autant, parfois plus, qu'il n'atteint celui à qui nous le destinons.

 

Le 2nd Accord : Quoiqu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle

Dans ce chapitre l'auteur nous explique que ce que nous disons dépend de notre monde intérieur et de nos représentations, par conséquent, ce qui nous est dit ne dépend pas de nous mais de celui qui le dit. Par exemple, Vous croisez quelqu'un dans la rue et il vous dit "Vous êtes trop moche pour qu'on vous regarde!!", cela n'a rien à voir avec vous, cette agression dépend du monde intérieur de celui qui prononce ces mots et de la représentation qu'il se fait de vous et de lui-même dans son monde. Si vous en faites une affaire personnelle, vous vous questionnerez sur ce que l'autre a bien pu voir chez vous pour provoquer cette réaction et vous donnerez votre accord à cette parole, alors elle devient du poison pour vous.

Cet accord peut trouver écho dans la pratique du détachement que l'on retrouve dans le bouddhisme.

 

Le 3ème Accord : Ne faites pas de suppositions

Extrait : "Il est très intéressant de voir comment l'esprit humain fonctionne. Nous avons besoin de tout expliquer, de tout comprendre, afin de nous rassurer. Il y a des millions de questions auxquelles nous cherchons les réponses, car il y tant de choses que notre esprit rationnel ne peut expliquer. Peu importe que le réponse soit correcte ; le seul fait  de trouver une réponse nous rassure. C'est pour cela que nous faisons des suppositions.

Les gens nous disent une chose : nous faisons des suppositions sur ce que sont leurs motivations. Ils ne nous disent rien? Nous faisons alors d'autres suppositions destinées à combler notre besoin de savoir et à remplacer celui de communiquer. Même lorsqu'on entend quelque chose qu'on ne comprend, on fait des suppositions sur ce que cela signifie, puis on les croit. Nous ne cessons de supposer, parce que nous n'avons pas le courage de poser des questions."

Il est très difficile de ne pas faire de suppositions car cela implique d'accepter que parfois il n'y a pas de réponse.

 

Le 4ème accord : Faites toujours de votre mieux

Cet accord permet de sortir du système de la victime et du Juge. Chaque jour nous pouvons essayer, faire de notre mieux, ce mieux peut être différent en fonction des jours, mais si nous essayons de donner le meilleur de nous-mêmes avec conscience, le Juge ne peut plus nous tyranniser ; alors commence la voie de la liberté.

Cet accord s'illustre parfaitement par La parabole du maître : 

Il était une fois un homme qui voulait transcender sa souffrance. Il se rendit à un temple bouddhiste pour trouver un Maître qui puisse l'aider. Quand il trouva le Maître, il lui demanda : "Maître, si je médite quatre heures par jour, combien de temps me faudra-t-il pour atteindre la transcendance?"

Le Maître le regarda et lui dit "Si tu médites quatre heures par jour, peut-être parviendras-tu à transcender ton existence dans dix ans."

Convaincu qu'il pouvait faire mieux que cela, l'homme lui demanda : "Oh, Maître, et si je médite huit heures par jour, combien de temps cela me prendrait-il?"

Le Maître le regarda et lui répondit : "Si tu médites huit heures par jour, il te faudra probablement vingt ans."

"Mais pourquoi cela me prendrait-il plus longtemps si je médite plus?" interrogea l'homme.

Le Maître lui répondit : " Tu n'es pas là pour sacrifier ta joie ni ta vie. Tu es là pour vivre, pour être heureux et pour aimer. Si tu fais de ton mieux en méditant deux heures, mais que tu y consacres huit heures à la place, tu ne feras que te fatiguer, tu passeras à côté de ton objectif et tu n'apprécieras pas ton existence. Fais de ton mieux, et peut-être apprendras-tu que, peu importe la durée de ta méditation, tu peux vivre, aimer et être heureux."

 

Conclusion

Ces 4 accords sont inter-reliés, ils constituent une solide base de travail pour se transformer et apprendre à s'aimer et à aimer les autres sans conditions.

A la fin de cet ouvrage, l'auteur nous explique qu'il ne tient qu'à nous de rêver le monde différemment.

Les enfants ont une capacité naturelle à être libre et à rêver comme bon leur semble car ils n'ont ni peur du futur, ni honte du passé. C'est le long processus d'éducation qui estompe chez l'adulte cette capacité, la Sagesse Toltèque nous invite à reprendre ce chemin vers la liberté, à nous demander :

" Qu'est-ce qui nous entrave vraiment?"

 

Par Delphine