Agenda

Année 2019

 

Mercredi 27 novembre 2019 - 19h

Café littéraire : L'art de la guerre - Sun Tzu

 

Mercredi 18 décembre 2019 - 19h

Café littéraire : La densification de l'être - Chapus et Venard

 

 

Tarif  : 5€ 

 

En partenariat avec l'Espace Mouneyra

118, rue Mouneyra - 33000 Bordeaux
www.espace-mouneyra.com

Citation

" Pour critiquer les gens, il faut les connaitre et pour les connaitre, il faut les aimer. "

 

Coluche

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Un oubli de taille

 

La dignité est un mot en trompe-l’oeil, tout le monde s’en réclame mais pour ...

La dignité est un mot en trompe-l’oeil, tout le monde s’en réclame mais pour la demander aux autres ou mieux, la leur offrir.
Il est vrai que se battre pour donner des conditions d’existence dignes à tous est un juste combat.
Mais cela ne peut nous dédouaner, nous-même, du fait de vivre avec dignité.
Bien portants, nantis, nous qui ne sommes ni laissés pour compte, ni à l’article de la mort, vivons-nous vraiment avec dignité ?

Il n’est pas rare de constater que certains portent de grandes infortunes avec plus de force d’âme et de dignité que d’autres les conforts d’une vie bourgeoise, car la manière dont nous abordons l’adversité ne dépend que de notre force morale et pas de nos connaissances, ni de nos moyens d’existence.
La dignité n’est pas fonction de nos revenus mais de nos silences et de notre retenue, et pour notre société marchande cette gratuité intolérable signe là son peu de valeur.

De fait, les marchands se sont emparés de l’homme et tout se vend de l’humain, même ses organes et ses gènes, ses idées et ses créations, son art et sa science et dans ce monde, où toutes les choses ont un prix, la dignité reste seule à ne pouvoir se vendre ni s’acheter.
Mais, évacuer les principes pour promouvoir une forme de vie où l’important est de se faire une place au soleil, sape peu à peu les fondements de la société.
Un monde sans dignité émerge, un monde à la fois fade et âpre, dur et monotone comme une machine, qui reproduit à l’infini l’injustice et la dévastation d’une action faite en oubliant ce qui fait l’humain dans l’homme .
Pourtant il est possible de modifier les choses, car la dignité de l’homme n’est pas d’avoir tout ce qu’il faut pour être heureux et bien portant, mais dans la façon d’assumer ou d’acquérir ce qui lui manque, en respectant son identité, et ce, quelque soit le prix à payer.
La dignité n’est pas une quête inutile, mais une valeur à reconquérir, elle s’apprend.
Peu à peu en apprenant à nous accepter tels que nous sommes, en cessant de nous rêver avec des moyens que nous n’avons pas et en utilisant ceux que nous avons, la bulle de désirs et de fantaisie qui nous séparait de la réalité éclate.
Alors l’action concrète, la discipline de vie, deviennent possibles et loin de tout intellectualisme émerge la véritable concrétisation de nos aspirations profondes, des résultats que nous ne devons qu’à nous même .

Certes, on ne peut imposer la dignité, mais on peut l’éveiller en favorisant l’autonomie, en privilégiant l’authenticité et la fierté qui naissent des choix assumés, en faisant fi du « qu’en dira-t-on » et en refusant toute forme de dépendance ou d’assistanat .

On ne peut donner la dignité, mais on peut la faire grandir en apprenant à être responsable, à être cohérent avec soi-même, à assumer les conséquences de ses paroles et de ses actes, à ne jamais trahir ses convictions profondes.

En refusant de fuir l’adversité, nous découvrons que la dignité impose le combat en même temps qu’elle fait naturellement jaillir le respect, l’un étant à la mesure de l’autre, dans un étrange assaut qui fait jaillir des fleurs sous nos pas.
Car la dignité possède cette étrange parfum qui porte à donner et pas à demander, elle fait naître la bienveillance, cet élan de l’âme qui rend le monde habitable.


Thierry Thareau

 


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