Existe-t-il des conflits utiles ?

Nous nous sommes retrouvés au NINA's Café à PESSAC et nous avons échangé sur le thème des conflits. Les conflits sont-ils utiles ou bien faut-il rechercher la paix à n'importe quel prix?

Bernadette :
Est-ce le fait d'être en conflit avec soi même qui engendre des conflits externes ?
Nos conflits internes sont une aspiration du devenir, de nos idéaux.

Lydia : Les conflits sont la mise en pratique de nos idéaux

Frédéric : Ce sont les conflits internes qui engendrent des conflits externes mais pas l'inverse.

Lucienne : Vivre le moment présent (ADU)

Lucie : Notre perception personnelle se heurte à la réalité, au choc des idées.

Maryse : C'est notre acceptation par la tolérance et avec la connaissance qui nous permet de ne pas projeter nos conflits internes en conflits externes.

Brice : C'est notre voie intérieure (conscience) qui nous permet de clarifier notre pensée.

Martine : La connaissance de nous-même permet de distinguer et de faire face au déséquilibre entre nos conforts de pensées et nos oppositions. C'est la crise qui met en évidence la nature du conflit et apporte une solution.

Lucie : Le conflit est source d'évolution de l'être humain. Accepter d'être l'opposant c'est accepter le conflit. Un conflit inconscient est une pathologie.

Maryse :Les conflits désagréables sont les conflits dont on se sent victime.

Simone :Le conflit est une confrontation à la douleur

Monique :Le conflit n'est agréable que lorsqu'il est terminé

Brice :Le conflit hiérarchique met en avant une volonté d'être, d'exister

Pascal :Le conflit est lié au plaisir. Il est le reflet de notre capacité (ou incapacité) à affronter la mort ou le non être.

Vincent B :Entre les conflits internes et les conflits externes, il n'y a pas d'opposition mais une distinction a faire pour réunir les deux.

Pascal :Décortiquer pour mieux réunir dans une totalité est une méthode scientifique qui n'est pas une finalité philosophique.

Vincent B :Il s'agit de regarder l'unique dans la totalité

Pascal :Cependant pour observer détail par détail il faut accepter les changements d'hypothèses

Bernadette :Idéalement on devrais pouvoir s'affirmer sans conflits : le conflit est-il un échec de la conscience ?

Pascal :Le conflit existe par confrontation au moi, en prenant un autre repère il devient une autre approche pas forcément conflictuelle.

Vincent B :Dans notre quotidien à son niveau de conscience collective cette approche est difficilement réalisable.

Pascal :La non harmonie est un conflit. L'harmonie ne s'obtient que par la connaissance des lois naturelles.

Lydia :Les conflits jaillissent de l'inacceptation de la complémentarité.

Martine (Nina's café) :Les mots et le sens qu'on leur donne sont-ils sources de conflits ?

Maryse :A-t-on à faire à des dérapages linguistiques ?

Bernadette : On peut être différents et pas antagonistes.

Lucienne : Evolution du sens des mots avec le temps.
« on a toujours besoin d'un plus petit que soi » induit la complémentarité.

Pascal :Les sont des archives, la mémoire. L'instant présent c'est l'émotion au-delà des mots.

Jean-Sébastien :Le conflit au-delà de l'acceptation engendre une blessure de l'amour propre.

Bernadette :Refuser d'évoluer est source de conflit. C'est au travers des crises que s'opère le changement.

Simone :Conflit et colère marchent-ils de pair ?

Lucie : La peur, la crainte pour son moi engendre un refus du conflit. Admettre de prendre en charge la douleur de sa conscience c'est se former à l'intégrité. Cette peur vient de la mort à laquelle nous serons tous confrontés.

Vincent B: C'est la peur de mourir mais pas seulement physiquement. C'est une mort de la relation à l'autre mais aussi à soi-même. Accepter de changer c'est détruire sa structuration personnelle.

Marie-José : Les conflits sont préférables au silence car il peut en jaillir quelque chose. C'est une manière de lutter contre la pensée unique.

Vincent (l'autre) : S'isoler pour éviter le conflit entraîne la mort, ce n'est pas la vocation humaine. On est amené à se dépasser lors d'un conflit.

Brice : Nous avons toujours le choix de rentrer ou pas dans un conflit.
Vincent B:Donner un sens à sa vie c'est se positionner par rapport à l'être et l'existance.
Etre de ce monde et dans ce monde.

Maryse :Y a-t-il des conflits inutiles motivés par des envies négatives et n'aboutissants pas sur des situations constructives ?

Vincent B : Le problème n'est pas le conflit mais ce que l'on en fait.
Qu'elle est notre capacité à l'intégrer pour le rendre utile ?

Pascal : Le conflit a pour vocation de nous détruire intérieurement.

Claude : Cette destruction est une mort initiatique.

Vincent B : Notre création est le fruit de la réunion d'un homme et d'une femme par le choc d'une confrontation, du conflit de leur nature. C'est l'attirance et la confrontation qui donne vie à toute chose.


Conclusion personnelle : Notre désir de vie est intense. Il génère en nous des conflits par la confrontation de nos aspirations à être, et la réalité extérieure. Ces conflits engendrent immanquablement en nous des évolutions de conscience salvatrices ou destructrices qui sont irréversibles. Elles sont une mort initiatique d'un état de conscience à un autre. C'est l'intensité de notre désir de vie qui nous poussera à la confrontation. Le changement de structuration du « moi » profond nécessite du courage car il est la clé de la résolution de conflits internes et, par projection, de conflits externes. C'est notre acceptation d'ouverture à la compréhension et la connaissance qui fait de nous des Hommes capables de rentrer en état de conflit et de s'imprégner en toute conscience de la violence de cette démarche. C'est cette remise en question qui nous positionne entre l'être et l'existence et nous permet de faire face à nos conflits intérieurs aidé d'une conscience collective et aux conflits extérieurs avec la sérénité de notre moi intérieur. C'est de l'attirance et par la confrontation que naît la vie et qu'elle perdure.